Pour le Groupe Richemont, propriétaire entre autres de Cartier, IWC, Jaeger-LeCoultre, Lange & Söhne, Panerai, Piaget, Vacheron Constantin… la lutte anti-contrefaçon revêt une importance primordiale. Les budgets alloués à la traque aux faussaires ne cessent ainsi d’augmenter. A l’heure actuelle, quelque 30personnes travaillent dans cette cellule menée par Marc Frisanco.
Quel bilan peut-on tirer de cette année de lutte anti-contrefaçon?
Marc Frisanco, Deputy Intellectual Property Advisor, Richemont : Je dirais que malheureusement, la contrefaçon dans l’horlogerie a changé de dimension de par son internationalisation, sa vivacité et la montée en puissance des intermédiaires qui l’animent. Que ce soit au niveau de l’acte de fabrication, de la commercialisation et de la distribution…
Combattre l’industrie du faux est devenue une tâche de plus en plus complexe. L’arrivée d’Internet a largement accéléré ce phénomène en raison de l’anonymat qu’il autorise et des possibilités techniques offertes aux contrefacteurs d’éparpiller leurs activités délictueuses de par le monde. La tâche d’identifier et de comprendre les réseaux, indispensable à une lutte efficace anti-contrefaçon, devient de plus en plus ardue. C’est inquiétant.
Encore plus qu’il y a quelques années?
Je le crains fort. La contrefaçon a littéralement explosé ces dernières années, dopée par Internet. Quand bien même les actions légales et les opérations médiatiques s’accroissent, les résultats ne sont pas à la hauteur. Certes, ce phénomène est maintenant connu des politiciens au plus haut niveau. Ainsi, le président français Nicolas Sarkozy a abordé cette thématique lors de son récent voyage en Chine. Mais avec une certaine inefficacité. Assez bizarrement, plus on parle de cette problématique, plus celle-ci est banalisée, voire tolérée.
Et les canaux traditionnels, comment évoluent-ils?
Comme indiqué, certains pays avancent dans la bonne direction. Mais la tâche reste gigantesque. Prenons l’exemple de la Grèce. Il existe encore une myriade de boutiques qui vendent aussi bien d’authentiques montres que des fausses. Bien sûr, nous intentons des actions contre leurs propriétaires mais ils se défendent. Cela prend énormément de temps. En Turquie, le blocage semble identique, les autorités n’en faisant pas leur cheval de bataille prioritaire. En Italie, cela s’améliore. En un mot, nous pouvons tirer le constat d’ensemble suivant : la répression est locale même si la contrefaçon est globale. Dans d’autres pays que ceux précités, le trafic donne des sueurs froides. Ainsi, à Dubaï, il existe17, oui j’ai bien dit 17 ports hors taxes où les contrôles sont plus que sporadiques, voire inexistants. Imaginez les millions d’articles contrefaits qui y transitent, que ce soit de l’horlogerie, des médicaments, des objets de luxe. Cela donne le vertige. Mais l’Europe n’est pas davantage épargnée. Récemment, 100containers de faux ont été saisis à Hambourg. Cela donne la magnitude de la catastrophe.
(Quentin Simonet/Edition n°12 – Janvier 2008)
Quel bilan peut-on tirer de cette année de lutte anti-contrefaçon?
Marc Frisanco, Deputy Intellectual Property Advisor, Richemont : Je dirais que malheureusement, la contrefaçon dans l’horlogerie a changé de dimension de par son internationalisation, sa vivacité et la montée en puissance des intermédiaires qui l’animent. Que ce soit au niveau de l’acte de fabrication, de la commercialisation et de la distribution…
Combattre l’industrie du faux est devenue une tâche de plus en plus complexe. L’arrivée d’Internet a largement accéléré ce phénomène en raison de l’anonymat qu’il autorise et des possibilités techniques offertes aux contrefacteurs d’éparpiller leurs activités délictueuses de par le monde. La tâche d’identifier et de comprendre les réseaux, indispensable à une lutte efficace anti-contrefaçon, devient de plus en plus ardue. C’est inquiétant.
Encore plus qu’il y a quelques années?
Je le crains fort. La contrefaçon a littéralement explosé ces dernières années, dopée par Internet. Quand bien même les actions légales et les opérations médiatiques s’accroissent, les résultats ne sont pas à la hauteur. Certes, ce phénomène est maintenant connu des politiciens au plus haut niveau. Ainsi, le président français Nicolas Sarkozy a abordé cette thématique lors de son récent voyage en Chine. Mais avec une certaine inefficacité. Assez bizarrement, plus on parle de cette problématique, plus celle-ci est banalisée, voire tolérée.
Et les canaux traditionnels, comment évoluent-ils?
Comme indiqué, certains pays avancent dans la bonne direction. Mais la tâche reste gigantesque. Prenons l’exemple de la Grèce. Il existe encore une myriade de boutiques qui vendent aussi bien d’authentiques montres que des fausses. Bien sûr, nous intentons des actions contre leurs propriétaires mais ils se défendent. Cela prend énormément de temps. En Turquie, le blocage semble identique, les autorités n’en faisant pas leur cheval de bataille prioritaire. En Italie, cela s’améliore. En un mot, nous pouvons tirer le constat d’ensemble suivant : la répression est locale même si la contrefaçon est globale. Dans d’autres pays que ceux précités, le trafic donne des sueurs froides. Ainsi, à Dubaï, il existe17, oui j’ai bien dit 17 ports hors taxes où les contrôles sont plus que sporadiques, voire inexistants. Imaginez les millions d’articles contrefaits qui y transitent, que ce soit de l’horlogerie, des médicaments, des objets de luxe. Cela donne le vertige. Mais l’Europe n’est pas davantage épargnée. Récemment, 100containers de faux ont été saisis à Hambourg. Cela donne la magnitude de la catastrophe.
(Quentin Simonet/Edition n°12 – Janvier 2008)
. Extrait du HH Magazine online– www.hautehorlogerie.org Rubrique: « Sur le front de la contrefaçon »
© 2009. Fondation de la Haute Horlogerie. Tous droits réservés.
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