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Contrefaçon : à qui profite le crime ?



Fausses montres de luxe, réseaux de distribution hyper organisés, sites de fabrication et de montage stratégiquement implantés… Des sommes colossales sont dépensées pour mener une lutte acharnée contre une machine qui ne cesse d’améliorer la qualité de ses produits et son chiffre d’affaires.



Contrefaçon : à qui profite le crime ?

La Fédération de l’Industrie Horlogère Suisse estime l’impact de la contrefaçon à 40 millions d’unités produites par an (par opposition, 26 millions de montres suisses originales ont été exportées en 2008) pour un bénéfice net de l’ordre d’un milliard de dollars.

 

Il y a de quoi s’interroger : Quelles barrières empêchent les autorités compétentes de mettre un terme à ce fléau en fermant tout simplement les usines qui fabriquent de la contrefaçon ? Le problème est malheureusement beaucoup plus compliqué.

 

Il ne s’agit pas ici d’aborder la concurrence entre industries, encore moins d’analyser les batailles économiques entre sociétés concurrentes, mais de comprendre que l’industrie de la haute horlogerie est confrontée à une organisation criminelle liée pour les pays “producteurs” à des problèmes de survie.
 

De même que les autorités nationales semblent impuissantes dans la lutte mondiale contre la drogue, ces mêmes autorités se heurtent à un mur dans leur combat contre la contrefaçon et en particulier son principal protagoniste, l’Asie, d’où proviennent plus de 80% des montres contrefaites.

 

L’analogie avec les cartels de la drogue n’est pas fortuite, car ce sont toutes deux des organisations criminelles et mafieuses aux ramifications similaires et aux liens étroits. Trafic de drogue, trafic d’armes, exploitation d’enfants, prostitution, corruption de fonctionnaires, crime organisé, fabrication et distribution de produits contrefaits, vols de coordonnées bancaires… Ces organisations travaillent dans la même branche, c’est pourquoi il est très difficile d’y mettre un terme bien que les enjeux en soient très élevés. La dégradation de l’image de marque des produits horlogers s’étend de façon alarmante et la contre-attaque coûte des sommes colossales pour les marques.

 

Il y a peu de chance que l’hémorragie cesse de ce côté. Les civilisations, même les plus grandes, ont vu leur déclin s’amorcer lorsque la corruption est devenue trop importante. Pourtant, il suffirait de venir à bout de cette corruption pour que c’en soit fini du fléau de la contrefaçon. Que faut-il alors : baisser les bras ou déployer toutes ses armes ? La pierre angulaire du combat contre la contrefaçon consisterait en un changement de modes d’actions et à une généralisation de la lutte, y compris par les consommateurs eux-mêmes. 


Contrefaçon : à qui profite le crime ?

Si nous laissons les cellules de lutte anti-contrefaçons mener ce combat seules comme depuis plus de 20 ans Michel Arnoux, Responsable du Département anti-contrefaçon de la Fédération de l’Industrie Horlogère Suisse (FHS), le problème subsistera encore des années.

 

Une campagne de sensibilisation du public vient d’être lancée par la Fondation de la Haute Horlogerie en association avec la FHS, c’est un début très prometteur. Les consciences se mobilisent et il faut profiter de cette dynamique pour attaquer de toutes parts.


 

Cependant la responsabilité repose aussi sur les épaules du consommateur, qui doit être sensibilisé rapidement au fléau de la contrefaçon. D’autant que de nouvelles associations maffieuses d’Europe de l’Est et de l’es-URSS commencent à se propager sur le Web avec pour unique objectif – sous couvert de vendre des contrefaçons – de collecter des coordonnées bancaires destinées à blanchir l’argent de leur organisation criminelle. Il faudra désormais réfléchir à deux fois avant d’indiquer son numéro de carte bancaire…

 

© 2009. Fabrice Guéroux pour La Revue des Montres   . Tous droits réservés.