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Prix Rolex 2016, prix tarifs Breitling, Patek Philippe, Audemars Piguet, montres Richard Mille, Fabrice Guéroux - expert en montres



Le dossier contrefaçon de la Revue des Montres - par Fabrice Guéroux



L’industrie horlogère ne sait où donner de la tête. Affronter la crise en 2009 tout en essayant de juguler la contrefaçon horlogère, un fléau grandissant toujours plus menaçant, est un vrai challenge. Un combat compliqué qui touche aujourd’hui la totalité du secteur horloger.



Le dossier contrefaçon de la Revue des Montres - par Fabrice Guéroux
La contrefaçon a fait couler beaucoup d’encre ces dernières années et les marques ont mis en œuvre de nombreuses stratégies pour combattre ce fléau. Pourtant, le chiffre de ventes de contrefaçons réalisé l’an passé tendrait à prouver que les assauts lancés n’ont pas eu tous les résultats escomptés.

Qui n’a pas reçu ces deux dernières années d’e-mails publicitaires proposant des montres de marques ne dépassant pas la barre des 300 euros ? Internet aura en 2008 atteint des sommets en termes de prospection au service des contrefacteurs. Et les spams publicitaires n’en sont qu’un exemple. eBay, malgré sa campagne d’alerte à la contrefaçon, aura permis à nombre de vendeurs frauduleux d’écouler leurs produits, le plus souvent via des annonceurs qui présentent leurs produits comme « non contrefaits »… Quant à Google , numéro Un mondial des moteurs de recherche, il aura affiché courant 2008, un grand nombre de sites de fausses montres via ses liens commerciaux appelés « adwords » - sans compter les sites frauduleux apparaissant en première page suite à des mots clés comme Rolex, Breitling ou encore Panerai !

Le problème de la contrefaçon n’intéresserait-il que les marques et quelques associations impliquées dans la lutte anti-contrefaçon ?  L’annihilation de cette industrie est un problème bien plus complexe qu’il n’y paraît, les revenus qu’elle génère au-delà de son propre chiffre d’affaires constituant un frein pour bon nombre d’intéressés en ce qui concerne le combat lui-même.

Nous sommes entrés dans une période de crise et les bénéfices ont déjà amorcé leur déclin. Il faut donc se préparer à économiser et de nouvelles stratégies sont apparues au sein d Il faut donc se préparer à économiser et de nouvelles stratégies sont apparues au sein d’une des industries les plus touchées : la haute horlogerie. Si la crise a un effet négatif sur le marché de la montre, comme d’ailleurs sur les autres marchés, elle risque d’avoir l’effet inverse sur celui de la contrefaçon, un plus grand nombre d’acheteurs étant susceptibles d’approcher ce marché. Il faut  donc s’attendre à une affluence de communication et de production de leur part comme à une augmentation de la demande du public. Après tout, ce n’est pas parce que les revenus vont stagner, voire baisser, que la demande du consommateur va baisser en flèche elle aussi.

Stratégie de taille pour combat d’envergure.

Pour appréhender le contexte actuel, il faut l’envisager sous tous les angles : le problème économique posé par la contrefaçon va engendrer des retombées tant sur les manufactures que le consommateur lui-même. Qu’adviendra-t-il de notre passion pour les montres si des fabricants n’ont plus d’autre choix que de fermer leurs portes face à un raz-de-marée de produits bon marché imitant leurs produit avec une qualité à s’y méprendre ? De ce coté, le combat est rude lui aussi. Les manufactures horlogères avancent de plus en plus rapidement dans leur quête de qualité et de respect de la tradition horlogère, mais les contrefacteurs avancent eux aussi à un rythme accéléré et certains de leurs produits actuellement sur le marché sont capables de tromper bon nombre d’amateurs… et de professionnels. S’il faut devenir un expert chevronné pour savoir acheter une montre en ligne, autant abandonner tout de suite.
N’oublions pas qu’à l’époque où les mouvements à quartz sont arrivés sur le marché, de nombreuses marques ont énormément souffert. La loi du marché ? En ce qui concerne l’invasion des montres à quartz au début des années 80, oui. Mais en ce qui concerne l’expansion des contrefaçons depuis la mise à disposition de la toile au grand public, non. Nous n’avons pas affaire à une concurrence, nous avons à faire à des organisations criminelles. Et les outils dont ils disposent aujourd’hui pour communiquer et promouvoir leurs produis sont de taille.

Que faire dans un tel contexte ? Laisser la haute horlogerie lutter seule ? Non, car elle sera vite dépassée. Tandis que la freinent des procédures administratives trop lentes, l’industrie de la contrefaçon, de son coté, bat son plein.

Chacun d’entre nous doit étudier le problème pour en mesurer les conséquences à long terme. Si nous voulons préserver cette industrie horlogère qui nous tient tant à cœur et qui, après des années de stagnation, était remontée en flèche, nous avons intérêt à nous investir personnellement pour dire « non à la contrefaçon ».